1789-1815 Les volontaires de la République
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Mon personnage préféré de la période 1789-1815 : le comte de BOURMONT

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Mon personnage préféré de la période 1789-1815 : le comte de BOURMONT Empty Mon personnage préféré de la période 1789-1815 : le comte de BOURMONT

Message  LE BOCAIN Ven 10 Juil - 22:06

Fils de Louis Marie Eugène de Ghaisne de Bourmont et de Joséphine Sophie Marie de Coutances, il est issu d'une vieille famille angevine (venue des Flandres) qui avait donné depuis plusieurs siècles de brillants officiers à la France. Il est collégien à l'école royale militaire de Sorèze de 1787 à 1790. Il y fait la connaissance d'Henri de La Rochejaquelein, d'un an son aîné.


À 15 ans, le 12 octobre 1788, il entre au régiment des Gardes-Françaises avec le grade d'enseigne, assiste au évènements du 14 juillet 1789 et à la mutinerie de son régiment le même jour. Le 31 août 1789, au licenciement de ce corps, il retourne au château de Bourmont d'où il émigre avec son père à la fin de 1790, pour se rendre à Turin. En 1791, il sert sur le Rhin comme aide de camp du prince de Condé.

Le 21 janvier 1791, son père décède à Turin, il revient quelques mois en France auprès de sa mère, puis rejoint le comte d'Artois à Coblentz. Le régiment des gardes françaises ayant été formé dans cette ville sous le nom d'hommes d'armes à pied, Bourmont y est nommé sous-lieutenant, grade équivalent à celui de capitaine.

En 1792, Bourmont fit la campagne qui se termina par la retraite de Brunswick. Au licenciement de l'armée des émigrés, il rejoint sa mère à Bar-le-Duc, il avait 20 ans. Puis il quitta la France et s'engagea comme simple soldat dans le corps du prince de Condé, participa en septembre 1793 à l'enlèvement des lignes de Wissembourg, puis le 2 décembre, au combat de Bercheim.


En 1795, il obtint du prince de Condé la permission de passer dans l'Ouest où il eut un rôle grandissant et servit d'abord d'agent de liaison entre l'insurrection et l'émigration. Ses biens étaient vendus comme biens nationaux et les prêtres, traqués comme des malfaiteurs, comme le vieux curé de Freigné, Morin du Granval, celui-là même qui l'avait baptisé avait été exécuté par le tribunal révolutionnaire. Un tel sang, pour les Chouans, et un tel régime criait vengeance. L'adjudant-général, le vicomte de Scépeaux, lui donna le commandement en second de ses troupes et le grade de major-général.

Chargé par Scépeaux d'aller à l'armée de Condé solliciter la présence dans l'Ouest d'un prince de la famille de Bourbon, il s'acquitta de sa mission, se remit en route pour retourner en Vendée et apprit la bataille de Quiberon avant d'y arriver.

Au mois de janvier 1796, le vicomte de Scépeaux chargea le comte de Bourmont d'aller en Angleterre exposer à Louis XVIII de France la situation des provinces royalistes. Bourmont trouva le comte d'Artois à Édimbourg et reçut de ses mains la croix de Saint-Louis, en même temps que le duc d'Angoulême. Il avait alors 22 ans.

D'Angleterre, il prépare activement les élections du 21 mars 1797, s'occupant d'organiser la propagande royaliste dans les départements de l'Eure, de l'Orne et des Côtes du Nord.

Bourmont retourna en Vendée; mais, la paix ayant été conclue avec les chefs royalistes, il demanda au général Hoche la permission de retourner en Angleterre, permission qui ne lui fut pas donnée et exclus des mesures de clémence accordées aux insurgés et sous le prétexte qu'il est émigré, il est condamné à l'exil en Suisse et est mis sous escorte jusqu'à la frontière


L'année suivante, Bourmont entra dans de nouvelles menées et vint secrètement à Paris, déguisé pour préparer, aidé de quelques autres, une conspiration dont Pichegru était l'âme. L'arrestation des chefs militaires comprima le mouvement préparé, Bourmont s'enfuit pour Londres, où il resta jusqu'en 1799, où la guerre civile recommença.

Georges Cadoudal était au nombre des nouveaux chefs vendéens. Débarqué en France en septembre 1799, Bourmont réussit à grouper une armée de quinze légions pour le Maine, le Perche et le pays chartrain. Il eut lui-même le commandement des provinces du Maine, du Perche, etc.

Un mois plus tard après son débarquement, il rentre en campagne et, le 14 octobre, les troupes royalistes occupent Le Mans

Puis vient la capitulation du 21 janvier 1800.


Après la paix, qui fut de nouveau signée le 2 février 1800 avec le Premier Consul, Bourmont se rendit à Paris, y épousa Juliette de Becdelièvre de La Bunelaye, fille du marquis de Becdelièvre, ancien premier président à la chambre des comptes de Bretagne, mais refusant de céder aux sollicitations du premier consul qui lui offrait le grade de général de division, il fut déclaré suspect.

Compromis dans la conspiration de Cadoudal, il fut arrêté par Fouché le 17 janvier 1801 et enfermé au Temple puis transféré à la citadelle de Besançon.

Après 3 an 1/2 de captivité, il s'en évade le 5 août 1804 et part habiter le Portugal. Lorsque les Anglais envahirent ce pays, il vint trouver Junot en 1808 et lui offre ses services. Ce dernier lui donna à exercer les fonctions de chef d'état-major de la division commandée par le général Loison. Après la convention de Cintra, Bourmont suivit l'armée française et rentra avec sa famille en France, mais une tempête dispersa les voiliers et tandis que Junot arrivait à La Rochelle, Bourmont arrivait à la fin d'octobre 1808 dans la baie de Quiberon, mais Fouché n'oubliant pas sa précédente évasion, il fut arrêté et conduit à la prison du Bouffay de Nantes. Grâce à l'intervention de Junot, qui lui avait donné sa parole, il fut libéré le 12 décembre mais sous la surveillance de Fouché.

Il fut alors assigné à résidence chez son beau-frère le Marquis de Vezins à Vezins près de Cholet dans le Maine et Loire. Durant 16 mois il négocia âprement avec le Gouvernement réclamant avec insistance sa liberté. Sur instigation de Fouché, l'Empereur décida de l'éloigner de France en le nommant Adjudant-Commandant. C'est ainsi qu'il reçut une lettre de service du ministre de la Guerre en mai 1810 avec l'ordre de rejoindre l'armée d'Italie à Naples. D'un tempérament actif, il s'y morfondra et se plaindra amèrement du sort qui lui est réservé, tout congé pour revenir en France lui étant refusé systématiquement depuis son arrivée jusqu'à son départ pour la guerre (25 janvier 1812).

Napoléon donne lui-même la clé de cette attitude du Gouvernement : dans une note du 19 janvier 1812 adressée au Ministre de la Guerre, le duc de Feltre, après que celui-ci eut envisagé de nommer Bourmont commandant du département des Apennins, l'Empereur écrit : « Monsieur le duc de Feltre, vous aviez donné le commandement du département des Appenins à l'Adjudant Commandant Bourmont, c'est-à-dire à un ancien chef chouan. Cette mesure est ridicule. Cet officier ne devait pas être employé, ou du moins être employé de manière à être surveillé. Que voulez vous que pensent nos troupes d'être commandées par un tel homme ? »


Le comte de Bourmont sert dans l'armée d'Italie et s'y conduisit avec distinction dans l'affaire de Bagnara, alla à Milan, près du vice-roi, qui le nomme chef d'état-major de la 2e division d'infanterie (général Boussier) puis à Innsbruck, et fut dès lors associé à toutes les opérations du 4e corps jusqu'à la campagne de Russie. Il voit dans la guerre l'occasion de retrouver enfin sa liberté pleine et entière, tout en servant son pays.

Employé pendant les campagnes de 1813 et 1814, il reçut de Napoléon Ier quelques missions importantes et la croix de la Légion d'honneur, et fut mentionné honorablement dans les rapports officiels de la bataille de Dresde. Il avait été nommé général de brigade au mois d'octobre 1813 pour sa belle conduite à Lützen (il y est atteint de deux blessures au passage du Wop et à Lützen les 1er mai et 2 mai 1813) Les 20 et 21 mai 1813 il est à celle de Bautzen. En octobre, à la bataille de Leipzig, et dans la retraite qui suit, il se dépense sans compter et dans des circonstances où il unit la bravoure au sang-froid, et il ne lui reste plus, lorsqu'il arrive à Bingen le 2 novembre, que 300 hommes de sa brigade.

En février 1814, l'Empereur l'ayant laissé enfermé dans Nogent-sur-Seine avec un millier d'hommes, il résista pendant deux jours (11 février et 12 février) à 20 000 Autrichiens[7]. Cette défense lui valut le grade de général de division.

Au commandement de la 6e division militaire, qu'il avait encore à l'époque du débarquement, l'ordre lui fut donné de se réunir au maréchal Ney où il fut témoin de la défection de ses troupes.

En 1815, pendant les Cent-Jours, l'Empereur revient en France. Bourmont se rend à Paris et se rallie à lui, craignant pour l'indépendance de la France.

Il obtint le commandement de la 6e division du corps d'armée commandé par le général Gérard. Mais avant tout, bien que royaliste il était français et cet ancien chouan s'est joint à l'empereur des Français pour combattre pour la France, tant qu'il ne combattait pas contre les « Bourbons ». Mais vint à paraitre l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire, rédigé à huis-clos, publié par le Moniteur du 23 avril 1815, voté par plus de 1 500 000 suffrages et promulgué au Champ de Mars le 1er juin. Aux armées, 320 voix seulement (contre 220 000) le repoussèrent. Cet Acte prononçait la déchéance des « Bourbons ». Bourmont fut de ces 320 et dès lors, comment ne pouvait-il songer au départ ? Il pensait que son devoir était de quitter l'armée impériale, tournait les yeux vers Gand où Louis XVIII avait constitué le gouvernement royal. Il avait jugé la cause de Napoléon perdue et le retour de Louis XVIII infaillible. Royaliste, Bourmont fut l'un des premiers à reconnaître les Bourbons, pour lesquels il avait combattu jusqu'en Vendée.

Dès lors sa conduite était tracée, et son départ pour Gand n'était plus que l'affaire du temps et des circonstances. Il ne crut pas devoir rester fidèle à Napoléon mais aux Bourbons et abandonna son commandement le 15 juin, la veille de la bataille de Ligny, trois jours avant Waterloo.

Il se rendit auprès du roi qui, après la bataille de Waterloo, lui donna le commandement de la frontière du Nord.


A la rentrée des armées alliées en France, nommé commandant « extraordinaire » de la 16° division militaire, il souleva à la faveur de la cause royale les populations de la Flandre, s'empara de dix-sept villes, Lille, Dunkerque, Arras, Bapaume, etc., ferma leurs portes aux étrangers, préserva ainsi de l'occupation deux provinces et conserva à la France 4000 canons, 40 000 fusils et 6 millions de francs.

Il figura ensuite dans les procès du maréchal Ney et du général Bonnaire, et contribua par ses dépositions à la condamnation du premier.

À la seconde Restauration, Louis XVIII, n'oubliant pas cet ancien chouan, le mit à la tête de la deuxième division d'infanterie de la garde royale à Besançon en 1816, avec laquelle il accompagna le duc d'Angoulème en 1823, à la campagne d'Espagne et eu le commandement en chef de l'armée quand le prince revint en France.

A son retour, Bourmont fut nommé pair de France (9 octobre 1823) puis gentilhomme de la chambre du roi.

Appelé comme Ministre de la guerre le 9 août 1829 dans le gouvernement Polignac, il fut nommé par le roi, général en chef de l'armée qui fit l'expédition d'Alger dont il avait conçu et préparé le projet.


Le 14 juin 1830, il débarqua accompagné de ses quatre fils. L'armée aborda à Sidi-Ferruch, livra les 19 et 24 juin les deux batailles de Staoueli, et fit capituler Alger le 5 juillet. Il dut à ces évènements de n'être pas impliqué dans le procès des ministres après la Révolution de Juillet. Pour ce fait d'armes, Charles X envoya à Bourmont le bâton de maréchal de France, mais il gardait une grande douleur dans la perte pendant ces batailles, de son deuxième fils, Amédée.

Avant que l'avenir de la Régence ne soit fixé, Bourmont va de l'avant, pousse jusqu'à Blida, fait occuper Bône et Oran dans la première quinzaine d'août. Le 11 aout, le nouveau ministre de la guerre, le général Gérard lui communique officiellement la nouvelle de la Révolution de juillet.

Le maréchal de Bourmont, ayant refusé de prêter serment au nouveau roi Louis-Philippe et de le reconnaître, fut considéré comme démissionnaire et remplacé le 3 septembre par le général Clauzel. Là aussi, sa fidélité à Charles X et aux « Bourbons » l'oblige à l'exil. Il montre toujours, à bientôt 60 ans, son attachement à une cause juste.

Le 3 septembre, le commandant Duperré lui ayant refusé un bâtiment français, Bourmont nolisa à ses frais le brick autrchien l'Amatissimo et s'y embarqua avec ses fils et "son seul trésor" : le cœur de son fils Amédée mort au champ d'honneur. Il mit à la voile et se rendit en Angleterre auprès de Charles X, qui l'accueillit avec effusion.

Depuis lors il essaya de ranimer la guerre de Vendée, où il accompagna la duchesse de Berry. Il cherchera, de l'étranger, à établir sur le trône de France Henri V, duc de Bordeaux, fils de la duchesse de Berry et petit-fils de Charles X.

En 1832, il se retira en Italie et conspira avec la duchesse de Berry, puis passa en Portugal et en Espagne où il soutint successivement les causes de Don Miguel dont il commande l'armée, et de don Carlos ; il est condamné à mort par contumace en 1833. Le gouvernement lui applique les dispositions du code concernant les Français qui servent en pays étrangers sans autorisation et Bourmont perd sa nationalité française, il fixe sa résidence en Allemagne.

Amnistié, en 1840, ce fidèle royaliste a tout fait pour servir les représentants de la dynastie légitimiste. Revenu en France, il meurt le 27 octobre 1846 dans son château de Bourmont, où il avait vu le jour.
LE BOCAIN
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