Les femmes et la Légion d'Honneur
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Les femmes et la Légion d'Honneur
Mon propos, à l’image de mon livre intitulé "Les Femmes et la Légion d’Honneur", n’est pas une contribution à l’éternelle relation hommes-femmes, mais une reconnaissance de la place des femmes dans la société et particulièrement au sein du premier ordre national créé par le Premier consul le 19 mai 1802.
Promulguée dès le lendemain du vote, la loi instituant la Légion d’Honneur créée le 29 floréal an X fut bien accueillie par l’opinion publique.
Mais, si dans la pensée de Bonaparte les femmes ne devaient pas être admises dans cette haute distinction, rien dans les statuts de l’Ordre, muets sur ce sujet, n’interdisait que cette décoration fût attribuée à une personne de sexe féminin.
Nombre de femmes ont d’ailleurs revendiqué cet honneur, et particulièrement celles qui ont servi comme cantinière ou sous un uniforme dissimulant leur sexe pour se battre ou pour suivre leur mari.
Mais la légende est plus forte que la réalité. Et si l’Empereur a épinglé une croix ou une chaîne avec une médaille à son effigie sur des poitrines féminines sans qu’un brevet ait ensuite concrétisé ce geste de reconnaissance spontané de la bravoure de vaillantes françaises, la valeur de ces femmes s’en trouve-t-elle diminuée ?
Parmi ces "chevalières" courageuses et aventurières honorées sur le champ de bataille, citons deux ou trois exemples :
Marie-Jeanne Schellinck, une Belge native de Gand, qui fut nommée caporal puis sergent et enfin sous-lieutenant à Iéna en 1806 ; la valeureuse combattante compte dix sept ans de services, douze campagnes et huit blessures ;
Virginie Ghesquière, appelée "joli sergent" qui, ayant pris la place de son frère, s’était fait incorporer en 1806 et fut renvoyée dans ses foyers en 1812 lorsque son sexe fut reconnu ;
Thérèse Bordenègre, vivandière, qui arracha le drapeau français à un cosaque russe qu’elle n’hésita pas à tuer pour reprendre l’aigle tombé entre ses mains ;
Et Thérèse Figueur, la très célèbre "Madame Sans-Gêne", engagée en 1793 sous l’uniforme de dragon au 15e régiment qui accomplit maints exploits jusqu’en 1812. Une "Madame Sans-Gêne" qui n’a de commun avec la maréchale Lefebvre créée par Victorien Sardou que le métier de blanchisseuse, et dont la Grande-Chancellerie de la Légion d’honneur atteste elle-même des états de service certifiés par les maréchaux Lannes et Augereau, le général Noguès et le général de brigade Sauroy.
Malgré ces louanges, Thérèse Figueur ne reçut pas la croix qu’elle tenta d’obtenir en écrivant à sa Majesté Impériale et Royale le 1er vendémiaire an XIV.
Le Grand Chancelier Mac Donald est catégorique : aucune femme n’a été décorée de la Légion d’Honneur sous le Premier Empire, ainsi qu’il le précise dans sa lettre du 24 avril 1817 au Garde des Sceaux à propos de Catherine Claire prétendument "chevalière" le 7 juillet 1809.
Il faut donc s’en tenir aux certitudes historiques.
Bien que la Légion d’Honneur restât le premier Ordre national durant les intermèdes monarchiques de Louis XVIII, Charles X et Louis-Philippe, aucun de ces régimes n’attribua de croix à une femme..
Pied Rouge
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